À LA RENCONTRE DE CAMILLE GILLET

On ne fait pas la nique à un système si on n’en fait pas partie. D’ailleurs, pour pouvoir autant me moquer, il faut bien que je sache un minimum de quoi je parle. Alors je vais vous dévoiler le dernier volet de mon triptyque numérique : le site camillegillet.com

Ca fait 4 ans que j’ai le ndd en .com et .fr, que je les paie, parce que je sais que j’ai des homonymes, mais qu’il ne peut y avoir qu’une seule et unique « Camille Gillet ». Et c’est moi ma caille, personne d’autre.

Pourquoi ce site ? Pourquoi maintenant ? Comment est-il fait ? Est-ce que ça serait pas un peu du foutage de gueule ? Puisque t’aimes quand je décortique, on va s’amuser à dépiauter un gros morceau : moi.

 

Pourquoi ce site ?

En février dernier, je dévoilais Achronique, un site Web hébergeant mes histoires, nouvelles, fanfictions. Un site qui me tient particulièrement à cœur, et qui devait donc révéler une de mes plumes : celle de la conteuse. Vous connaissiez déjà la plume « outrancière » avec PressEnter, il me manquait la version professionnelle.

Parce que je ne fais pas qu’insulter les gens, me moquer, ou écrire des histoires. Je bosse vraiment. Et il était temps que je me construise en tant que Cerbère*… De la Rédaction Web ? Naaah. J’ai pas cette prétention, mais au moins Cerbère de mon propre univers.

Mais il fallait un site pour présenter mon travail en tant que Rédac’, un site corpo qui rassure, qui explique bien. Bref, une introduction très « startupnation-friendly ».

Donc trois sites, trois plumes, trois designs.

CamilleGillet, gentille, douce, pro, design clair.
PressEnter, détestable, mesquine, et vulgaire, design dark.
Achronique, neutre, raconte juste des histoires, design mixte.

 

Pourquoi maintenant ?

T’as vu qu’Achronique n’a pas un design décidé au hasard, et que PressEnter a eu une refonte ya un an… Donc la réponse n’est pas « parce que je viens d’y penser ». Ça fait un bail que cette idée me semblait brillante.

Je n’avais juste ni le temps, ni l’envie de me pencher sur ça.

Comment est-il fait ?

screenshot de l'accueil du site camille gillet

 

CamilleGillet.com est à l’image de notre société : lisse. Il est lisse. Le ton est lisse, la police est lisse, toutes les images à la une sont calibrées, et mes amis, oh, mes amis : t’as un call-to-action dès le début à peu près partout.

Parce que l’idée est que tu consommes : soit tu consommes une de mes prestations, soit tu consommes mon savoir. Ce site est là pour te vendre l’idée que je suis une pro.

Un choix de titre

Je me suis appelée « Rédactrice Web  – Auteure – Blogueuse »

Alors que, finalement, d’un point de vue SEO et Marketing, c’est vraiment pas dit que ça serve à grand-chose. Je dirais même que ça ne sert à rien. Sauf que les plus attentifs noterons que c’est exactement le déroulé du triptyque : un site de rédac’, un blog, un site d’histoires.

Un design d’hôpital qui transpire mes petits plaisirs

J’adore ce design, c’est un équilibre parfait entre ce que je dois montrer et ce que j’aime ! Avant d’en arriver à ce résultat, je suis passée par une chiée de stades, à commencer par les toutes premières versions de camillegillet, à l’époque même où mon statut d’AE n’était pas créé. Des versions que je veux vous montrer, parce que c’est quand même amusant. C’était avant que je comprenne que le Web n’avait plus tout à fait les mêmes codes de design que dans les années 90, et que ça se voyait un peu trop mon côté gameuse et rôliste…

Les vieux sites de camille gillet

 

La première version de CamilleGillet.com (à gauche) devait être une sorte de fiche de perso, avec un menu comme sur les images de Wow…  La deuxième (à droite), était plus sombre encore, et reprenait clairement les designs des sites de jeux vidéo… Et en BONUS : un avatar que je m’étais fait pour faire genre je suis gentille et cool (et j’ai le pied sur un bouquin marqué « Le SEO pour les Nuls », plus « tentative de vous faire croire n’importe quoi », tu meurs…

Bon, après d’autres tests, petit à petit plus en adéquation avec notre époque, j’ai fini par me dépouiller de moi-même et repenser le site comme étant non plus le mien, mais celui de Camille Gillet Rédactrice gna gna gna. Et le voilà : blanc, noir, bleu.

Il est net, il est propre, il glisse bien, il donne l’impression de maîtrise. Pourquoi du bleu ? Non, parce qu’on fait confiance au bleu, là, c’est un bleu électrique connoté « Web », « Digital Native » « Cool ».

Quand je dis que le design a quelques touches typiquement perso, c’est cette manie des capitales, droites, et imposantes. J’adore ça.

Dictature de la landing-page

Comme beaucoup de sites CV, on ouvre sur une belle et grosse image qui n’a rien à voir avec la réalité, mais ce n’est pas de la réalité qu’on achète à une rédactrice, donc ça n’a aucune importance.

L’importance de l’image

Il fallait le café, le crayon, le bloc-notes, et le pc. (enfin, là c’est un mac).
En la voyant, on sait immédiatement que mon taff est d’écrire pour le Web, aucun doute à ce sujet.

Le pc est là pour rappeler le côté « digital », le bloc-notes est là pour rappeler la capacité à synthétiser et l’amour de l’écriture. Le café donne un côté « artiste, un peu rebelle ». Enfin, le bois en fond, nous dit que c’est « artisanal », qu’il y a un « sens des valeurs », un côté presque « préservation du patrimoine ».

C’est reposant. C’est à cheval entre le monde d’aujourd’hui, et celui d’hier. Notons que le bleu du stylo est pratiquement le même** que celui utilisé sur le site.

Déroule-ma propal

Tout de suite, on peut me contacter, puis en déroulant, on pourrait en savoir un peu sur moi… Un peu, assez pour continuer sur la page d’accueil, assez pour avoir envie d’en savoir plus, peut-être ?

Qui est Camille Gillet ?

On a une note d’humour, sous forme d’une référence à Batman (rappelant la phrase de l’image d’accueil « Parce que tous les héros ne portent pas de cape »). C’est faussement sympathique, ça parle à peu de gens, mais quand ça fait mouche, ça dit « t’as vu ? On se comprend ». C’est assez utile.

On déroule encore sur mes prestations. Icônes, couleurs, explications simples. Il ne faut pas que ça soit trop long, trop chiant. Si tu veux en savoir plus, tu cliques sur chacune. Sinon, tu continues ta traversée dans le tunnel que je t’ai fait.

Mes autres sites sont dévoilés, pour te montrer que je suis si importante qu’il me faut me placarder en trois versions. Puis mon blog-pro, bien rangé, et on y reviendra, et enfin…

Une fois conquis : en pleine largeur, comme s’il n’y avait plus que ça à faire, « call me maybe ».

 

Copywriting de myself

Tu vas dans « qui suis-je », tu vas dans n’importe quelle page de presta, t’as un petit passage bien calibré.

Calibré pour aller à un point particulier. Le qui suis-je te raconte de façon très succincte comment j’en suis arrivée à être l’experte dont t’as besoin. Se passant de ton accord, à la fin, t’as encore un petit bouton bleu pour me contacter. Et en-dessous, je te remets une couche de « ma vie, mon œuvre », puis de « t’as vu, je suis quelqu’un qui se prend pas la tête ».

Parce qu’il faut montrer qu’on est pro, montrer qu’on est clean, mais montrer qu’on sait déconner. Tu vois les posts sur LinkedIn avec les tentatives de second degré « soooo dirsruptif » ? Bah pareil. À ceci près que je dois me relire pour ne pas l’être vraiment.

Et la sémantique accompagne ce site. Si PressEnter parle beaucoup de putes et de couilles (d’après de vrais rapports), CamilleGillet va te parler de « vision », « objectif », « challenge », « planning ». Bref, te parler corpo.

 

À quoi sert un blog pro ?

Blog Camillet Gillet

 

Quand on est rédac’, à montrer qu’on sait faire. Et c’est utile pour ranker, pour faire une part de son branding, pour se dérouiller les mains… Remplir, etc… J’aimerais vous dire, avec l’expérience, que les articles les plus funs et intelligents sont les plus partagés, mais c’est pas vrai.

En réalité, ce qui marche le plus avec le commun, c’est tout ce qui est infographie, articles « comment », et autres « top », que des trucs qu’un bot pas trop con pourrait vous pondre. Mais c’est aussi utile.

  • Quand tu es un client, tu t’en ballec en fait de la moralité du Web, hein ? Tu veux vendre !
  • Quand t’es débutant en rédaction, tu t’en ballec du style, tu veux savoir par quoi commencer.

Alors, avec la pratique, je sais qu’il faut que je réponde à tout le monde : et il était temps que je réaccompagne avec plus de douceur prospects et collègues. À leurs risques et périls de découvrir Mrs Hide, par la suite…

Plus lissé, tu meurs

J’ai un pattern pour les images à la une, et je ne vais pas en dévier. Pas plus que je ne vais proposer des titres à la con comme ici. Rien de créatif, j’en ai peur. Quant au contenu… Oh, pauvre de nous ! Si jamais quelqu’un n’a pas compris qu’on était sérieux,là… C’est du vrai, enrobé et pesé pour que ça passe… C’est froid, c’est simple, c’est facile à digérer. Et encore, je trouve que ce n’est pas assez. Mais je vais jouer un peu avec cette partie à l’avenir. Faire mes tests en direct, comme on dit.

Mettre ce site en avant, et cacher le reste ?

Non. Justement.

En dévoilant officiellement camillegillet.com, je vais choisir de le mettre en premier (voir seul) dans mes bios. Parce qu’il comporte plusieurs mises en avant de PressEnter et Achronique. Et je ne vais pas cacher l’un, ou l’autre.

J’ai remarqué que le Web a tendance à nous pousser à mentir, ou à travestir la réalité. Mais on le fait surtout à nous-mêmes, ça se termine toujours dramatiquement : à la fin, on se censure tout le temps, jusqu’au craquage de slip, à la crise de la quarantaine, ou une autre connerie dans le genre.

Forcément, quand on prétend être quelqu’un d’autre, quand on passe son temps à se planquer derrière l’image que la société veut avoir de nous, on finit par péter un câble. C’est normal, nous avons tous besoin d’être ce que l’on est. Et je suis tout ça. Donc, ne supportant pas l’idée de ne pouvoir être, j’ai compartimenté, j’expose, et je mets en scène.

Ce n’est plus si grave que je dise « bite », si derrière je sais prononcer « audit sémantique », eh ?

 

Ceci dit, on pourrait reposer la question, vous ne croyez pas… ? Laquelle ?

« Pourquoi tu as fait ce site ? »

Mais pour toi, mon coco, parce que toi, t’as besoin d’un joli site tout propre. Alors je te l’ai donné. Prends-en soin.

 


 

Notes :

*Cerbère : C’est une private joke, mais je te le redis, c’est le chien à trois têtes qui garde les enfers…

**Cette histoire de couleur de style et site : Comme quelqu’un me l’a fait remarquer, c’est vrai que je ne fais jamais rien au hasard, ça me fait plaisir que certains, et certaines (pour le coup), voient ces détails.

Image à la une, d’après une photo de Peter Kasprzyk

Camille Gillet Écrit par :

Auteure - Storyteller freelance "Makes the world a Market Place"

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