Il y a quelques temps, une discussion s’est lancée autour de l’utilisation du mot « Digital » contre « Numérique ». J’avais, moi-même fait un article à ce propos. Au cours de la conversation, une chose particulière est remontée : peu importait la véritable écriture, ce qui comptait, était le nombre d’utilisations de telle ou telle expression. Puisque tout le monde utilise « digital », il faut donc l’utiliser aussi, si l’on espère pouvoir répondre aux requêtes des internautes. Cette idée en tête en a fait naître une autre chez moi :
« Et si j’étais dans le faux avec mon acharnement à écrire « clef » avec un « f » ? Et si je faisais une connerie monstre question SEO avec cette histoire ? »
Et parce que je suis en train de réfléchir à avoir une bonne stratégie SEO pour PressEnter (Oui, je sais, fallait le faire avant !), et que cette question me turlupine… J’ai donc fait des recherches.
Mot clé ? Mot-Clé ? Ou encore Mot-clef ? That’s the question, William !
Pour savoir si j’avais un problème de mot, j’ai donc commencé par la base : recherche sur AdWords, et recherche sur Yooda pour confirmer.
- Sur Adwords, j’ai donc entré une liste de mots et ciblé le pays « France » :
- Pareil sur Yooda, qui lui, cible directement les résultats Français. Bon, j’ai un compte gratuit, donc on fait ce que l’on peut, voici ce que j’ai donc noté :
On remarque du coup aisément deux choses : la première, c’est que plus personne ne dit « clef », la seconde… Yooda n’aime pas les tirets. Plus sérieusement, le volume de recherches doit être probablement trop insignifiant pour que cela donne des retours !
Penser « Internaute », c’est la clé du SEO
Je l’ai dit, j’étais au Visibility Web Day hier. Donc, j’ai vu des conférences sur les mots clés, etc. J’ai eu aussi une petite piqûre de rappel sur les grands principes de mise en situation de l’internaute. Et c’est vrai : mon quidam, il recherche pas « mot-clef ». Mais bien « mot clé ». Il s’en fout de mes questions existentielles et sémantiques. Il s’en fout de mon adoration pour ce « f » si médiéval et poétique. Il n’a que faire de mes revendications de pseudo-littéraire sur le retour !
Non, sans dec, il s’en fout… Et je viens de le voir. Comme dirait un « certain Laurent » :
Note : Ça pourrait réellement faire un bon t-shirt, quand même.
Alors, qu’est-ce qu’on fait Cortex ?
Comme toujours, Minus, comme toujours ! On termine son travail sur cette question. Parce qu’une fois qu’on a déterminé que le « bon » mot SEO ne rimait pas avec « le bon mot en Français », on s’adapte. Et on reprend tous ses contenus, bien gentiment.
On dira : mot clé et mots clés
Et on va arrêter de se prendre pour l’Académie Française… Quoi que, vu les dernières décisions, on sait qu’on peut faire à peu près n’importe quoi maintenant.
Ainsi donc, dans ma refonte SEO, je vais déjà commencer par cette histoire d’écriture. J’ai déjà une réponse, et je ne dirai plus « mot-clef ». En revanche…
« L’internaute m’a tuer »
Faudra un jour que tu me donne un cours de SEO pour affiner toutes les méchancetés que j’ai envie de balancer à cet égard. Alors il faudrait écrire comme les gens écrivent… Vu le niveau d’orthographe moyen cela vient à niveler vers le bas tout le rédactionnel en ligne (et je prends un air tout à fait élitiste en sortant cette dernière phrase). Sur Mais où va le web, j’ai pas mal de visites qui viennent de mots mal orthographiés, j’ai fait un article sur l’holacratie, que j’ai écrit de toutes les manières possibles, et bien ça en attire du monde… Tout ceci est quand même un peu paradoxal, il paraît que Google est en mesure de déterminer l’âge et le degré d’étude d’un internaute en regardant uniquement son orthographe, mais à en croire adwords et consorts, pour ressortir, il faudrait juste écrire « comme tout le monde » ? Je prends sûrement des raccourcis me dira-t-on… Mais j’ai l’impression que Google aussi. Cela dit, si tu as un bon whitepaper (gratuit) sur les cocons sémantiques et autres rigoloteries webesques, je suis preneur.
Alors, c’est pas moi qui pourrait te donner un cours réellement efficace. J’pense qu’il vaut mieux que tu passes par David.
En revanche, oui, cette question du nivellement par le bas est légitime. Sur les fautes, actuellement, Google sait les reconnaître, et corriger, il me semble. En revanche, lorsqu’il s’agit d’un choix de mot (comme dans le cas du « numérique » VS « digital »), il n’y a malheureusement pas d’autre option que de plier à la majorité. SI, et seulement SI, tu veux maximiser le truc. Je ne dis pas que c’est une obligation, je soulevais avec cette question du mot-clef (hé hé) toute la problématique rédactionnelle que je peux avoir.
Google a beau se la péter, de ce que je comprends, il a encore beaucoup de mal à singer l’utilisateur. D’ailleurs, quand on lit les travaux de Christian Méline sur la question des méta-mots, on se rend vite compte que GG reste définitivement un robot. Il croit savoir, il s’affine, mais il ne fait que croire ce qui est pertinent et naturel.
Pour les whitepapers (si je comprends bien ta demande), t’as le dernier article de David sur le cocon (à coupler avec ceux de Laurent). Tu as AxeNet qui creuse aussi ces questions (de rédaction, de champ sémantique, de champ lexical, etc.), et enfin, Christian, of course.
Mais là, très franchement, je ne suis pas le meilleur interlocuteur pour toi. Hésite pas à choper David pour lui poser tes question !
Vient alors une question d’éthique (dans ce cas les deux expressions sont valables du coup…), faute ou pas telle est la question.
Comme dit plus haut, ça revient à niveler le niveau par le bas (ou du moins ça le peut…)
J’en ais fait une dérive avec le hashtag du jour (#goraseo) sur le « site en langage sms »… C’est du Gorafi, mais j’espère surtout que ça ne viendra jamais (Google a beau lutter au maximum, si la majorité des internautes font, Google le fera…)
Comme quoi, partir d’un sujet simple et extrapoler (ou partir loin dans mon cas), ça fait réfléchir plus qu’on ne le pense ^^
Carrément : jusqu’où on peut aller ?
Pour la question du « mot-clef » et « mot clé », c’était douloureux pour moi de trancher, car je suis très attachée à l’ancienne écriture, mais la nouvelle est correcte, et validée depuis des années par l’Académie.
Mais, et je terminais par cela, si l’Académie continue de tout accepter, on va avoir le même problème.
J’ai vu ton tweet passer, il m’a fait rire, mais jaune. Parce que tu as malheureusement raison sur ce point : ce qui est de l’anticipation aujourd’hui, a de plus en plus tendance à être une réalité demain.
C’est toujours ce problème de « la masse a raison », parfois, il faut aussi lui dire d’aller se faire enculer… Mais bon, on dérive sur la possibilité de faire ou non de la résistance en général.
Particulièrement d’accord avec la dernière phrase. La masse peut avoir envie de montrer son cul sur Youtube, c’est pas pour ça que je le ferais. Quand à la résistance, qui la fera, sinon moi, toi, nous ?
Et au passage, personne autour de moi n’utilise « digital » plutôt que « numérique », mais vu que j’ai pas d’amis chez les résignés, mon avis est à prendre avec des pincettes.
Cela étant dit, excellent petit blog que je découvre. Un bon week-end de lecture en perspective.
Hoy !
La résistance est délicate à faire. Parce que quand tu vends un truc, parfois, t’es coincé (et ça devient un putain de jeu d’équilibriste, finalement). Heureusement, cela dit, que l’on peut opérer sur d’autres tableaux. En dehors du site, je continue de dire « clef », par exemple.
La vache, pour digital, tu ne dois pas avoir des collègues/amis dans le coin. Car dès qu’on commence à zieuter chez ceux qui travaillent ou gravitent autour du Web, tout devient « digital ». Et tu vas connaître mon opinion dessus vu que j’ai un article entier à ce sujet (truffé de sous-entendus graveleux et lourdingues !).
Eh ben écoutes, je suis flattée, et ravie. Tapes la causette, contredis-moi, sois d’accord, qu’importe. Mais j’ai hâte de papoter 😀
Question que je me suis posé pour Cosmo. Et finalement qui m’entraîne sur l’idée de coller des « mots-clés » dans mes titres, dans mes intertitres, et de ne pas écrire trop long et…
Non.
Vaut mieux écrire bien, des choses intéressantes, qui apportent quelque-chose à ceux qui les lisent.
Le reste suivra.
Et t’as bien raison. Je fais plus d’efforts – évidemment – ici, car je dois aussi ne pas perdre trop mon lectorat qui reste professionnel, en fait. Difficile d’être « légitime », je pense, à leurs yeux, si je commençais à dire : « En fait, j’m’en fous du SEO. AH AH AH ! »
Je sais de quoi je parle, chaque fois que je prononce cette phrase en privé, David semble prêt à me brûler illico presto en place publique. Et pourtant, en fait, je m’en fous pas mal.
Eh ben tu vois, je me demande si les blogs/textes les plus intéressants ne sont finalement carrément pas ceux qui font de la résistance féroce, qui jouent les punks à chiens (version punks à balises non-opti). Enfin « je me demande », de toi à moi, je suis persuadée que la différence est nette. Mais je vais encore me faire engueuler.
On peut avoir un site globalement optimisé sans trop se préoccuper de ça quand on écrit. C’est déjà dur de trouver ce que je fais potable, alors si en plus j’écris tout pour Google…
C’est ça ! Là, tu vois, en ce moment j’ai beaucoup d’idées d’articles un peu « bullshit », mais ils ne m’emballent tellement pas que ça fait deux semaines que je n’ai rien proposé ici. Mais, parce que je sais que ça va être du billet « plan-plan » sans saveur. Je préfère encore ne rien faire à choisir.
Fais un billet sur « comment écrire pour le web expliqué avec une oie », c’est tendance. 😉
Bof, autant j’aime bien piquer à Mais où Va le Web l’idée de s’amuser à écrire des textes, autant là… J’en serai incapable, et ça ne serait pas terrible comme résultat.