« Blogueurs VS Journalistes » la question sans réponse

Ce billet est un commentaire de l’article « Blogueurs vs Journalistes : qui est le plus influent à l’heure du web 2.0 ? » du site et entreprise Markentive, tweeté ce matin. Pour le comprendre, il faut évidemment lire l’article d’origine 🙂

Avec un titre sexy, vous avez réussi à m’attraper. La question est intéressante, pertinente, et d’actualité, voyons donc voir votre réponse !

Un peu de condescendance, beaucoup d’énigmes !

Ce qui m’a frappé, à la lecture de votre billet, est avant tout l’opinion que vous semblez avoir du blogging. A vous lire, le blogueur est un hurluberlu qui joue avec le Web, et qui est « en quête de visibilité et soucieux d’améliorer leur personal branding. »

Si cela est vrai (le blogueur cherche bien à être visible) cela ne constitue pourtant pas sa principale motivation. Le blogueur souhaite avant-tout partager sur ses passions. Partager avec ses lecteurs, sa communauté, ses avis sur des produits, événements, ou tendances.

L’autre aspect surprenant de l’article est le long déroulement qui accouche sur une conclusion qui ne répond pas à la question. Effectivement, il y a des notions très intéressantes sur l’influence du blogging sur le client final, sur la possibilité de bad-buzz également, sur l’importance de la communication externe digitale ; mais, quid du grand combat entre Journalistes et Blogueurs ? Je vais tenter d’y répondre. 

Une problématique qui est problématique

Pour tenter de répondre à cette question : « Qui des deux, entre journaliste et blogueur, est le plus influent ? », il faut remettre en perspective le journaliste. Car si l’on comprend tous ce qu’est un blogueur, le journaliste, lui, revêt de nombreuses définitions.

Il peut être « journaliste d’investigation », « chroniqueur », « journaliste classique qui relate des faits » ; bref, « journaliste », c’est aussi vague que « rédacteur ». De quel journaliste parlons-nous exactement ici ? D’Elise Lucet qui enquête mais présente également le journal de 20h sur France 2 ? De « Micheline Dupont » qui signe un encart dans « Var matin » ?

Non. Je crois que l’on parle ici du chroniqueur spécialisé dans un domaine, et non du journaliste. Pourquoi ? Parce que pour pouvoir communiquer en tant qu’entreprise spécialisée dans un secteur, il faut communiquer via les médias de ce même secteur. Imaginons un instant que l’on vend des téléphones, l’on ne va pas proposer un communiqué de presse à un journal de chasse ! On s’adresse donc d’avantage au chroniqueur/rédacteur qu’au journaliste adoubé par une carte de presse, qui nous parle de la Guerre au Liban.

On sent déjà à ce stade qu’il est très difficile de comparer deux métiers différents, deux supports différents.

Mais alors, le chroniqueur est-il différent du blogueur ?

Oui, une fois encore. Le chroniqueur rédige ses billets dans le cadre d’un journal qui a pour vocation de relater des faits. Le chroniqueur peut certes, parler de ses opinions, mais il doit le faire en respectant le dogme de la neutralité absolue. De plus, le chroniqueur ne va pas nécessairement intervenir sur un sujet en particulier, et il le fera possiblement dans des journaux généraux.

Là, où justement, le blogueur est plus précis dans sa cible. Car dans la démarche du blogueur, la première idée – comme je le disais plus haut – est de communiquer, de réfléchir et de partager sur un thème spécifique. Une blogueuse Mode va rarement s’aventurer sur la question des jeux vidéo, ou de la politique. Ainsi, chroniqueur et blogueur auront une audience et une portée sur le client final différentes.

Le gagnant est en fait désigné par la stratégie

Qui a le plus d’influence ? Eh bien oui, cela dépend du domaine en question. Cela dépend également de votre volonté en tant que marque :

Si vous souhaitez, en tant que société, promouvoir un produit/service/marque en rapport avec – admettons – le cinéma d’horreur japonais, choisir la Presse classique ne sera pas pertinent.

Aujourd’hui, communiquer via la Presse traditionnelle permet de toucher potentiellement un vaste public, si l’on use de journaux tels que « Le Monde », ou même « Ciné Live ». Mais, c’est effectivement prendre le risque de ne pas assez cibler son lecteur. Car le chroniqueur ciné du Monde va parler à tous les acheteur de ce journal (qu’ils lisent ou non la rubrique cinéma), et celui de Ciné Live va parler à tous les lecteurs cinéphiles, sans cibler les amateurs d’un genre en particulier.

Au contraire, vous adresser à un blogueur qui tient un blog influent dans le domaine de l’horreur japonaise (ou du cinéma japonais en général) permettra d’intéresser des personnes déjà susceptibles d’être sensibles à votre campagne !

En d’autres termes, se poser la question de l’influence absolue la plus forte n’est pas un bon angle d’attaque de stratégie communicative. Les bonnes question à se poser sont les suivantes :

Que voulez-vous dire ? A qui ? Qui/Quoi vous permettraient de relayer au mieux votre information ?

Note : Si je n’ai évoqué que la question principale, je ne me suis pas attardée sur la forme et la visée finale de l’article d’origine. Pour aller plus loin sur cette importante thématique, je vous conseille l’analyse toute en finesse de 4h18 : « Marketing Vs Blog mode, qui est le plus chiant à lire ?« 

 

Camille Gillet Écrit par :

Auteure - Storyteller freelance "Makes the world a Market Place"

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