Cessation d’inactivité

L’antre a changé, le ton était déjà en train de devenir de plus en plus grinçant (j’entends encore les pleurs de certaines pucelles roulées en boule), ça quitte définitivement les standards pour revenir vous mettre un coup-de-pied-sidekick-dans-vos-faces.

Parce que putain d’Adèle, il était temps que j’arrête de jouer à ce petit jeu. Vous devriez essayer d’ailleurs, je suis certaine que pour la plupart, à défaut de vous faire du bien, ça nous éviterait de vous lire…

Nous voici donc un an plus tard, et pour certains d’entre-vous, on a déjà fait connaissance. Nan, j’ai pas menti. Pas trop. Je suis effectivement quelqu’un qui peut être aimable. Et non pas l’inverse.

 


Sois originale, mais pas trop

C’est LE mantra du Web, son injonction continuelle. On nous dit de sortir du lot, d’être nous, de nous démarquer, d’avoir notre touche et… Pourtant… On fait tous la même chose ou presque.

Les sites sont tous les mêmes :

  • Landing-page dynamiques pour les mecs, propulsant des chiffres dans tous les sens.
  • Blogs life-style pour les gonzesses, proposant émotions et « conseils de proximité ».

On se distingue même plus par nos métiers (car ils ne veulent plus rien dire), par nos opinions (car on les efface, si par malheur on en a une), par notre écriture (car elle est remplacée par l’image) ; on construit une identité numérique qui arrive à être plus creuse que notre version réelle. Et vu certains morceaux, c’est un exploit que je me dois de saluer.

Ça donne donc la chiée d’articles qu’on se refile tous, comme une hépatite B carabinée, en disant en plus à son voisin « ah non, non, je suis clean » ! Tu parles, la preuve, tu m’as encore balancé ton billet sur… Oh, le truc à la mode aujourd’hui. « Penguin arrive ? Vite, vite, propageons l’article qui dira… Qu’en fait, on sait qu’on ne sait rien. »

Le degré 0 de la liberté et de la prise de parole, pourtant offertes par Internet. Ou comment prendre ce qu’il y a de pire dans la Silicon Valley : son désert.

 


Syntax Error

Considérez donc que, même sans oublier un seul point-virgule, je me trouve dans l’incapacité de vous compiler le truc à la perfection. Et j’ai essayé, ça n’a d’ailleurs pas tenu très longtemps. C’est comme ça, je ne peux pas faire comme si je n’étais rien.

Ou du moins, rien d’assez notable pour mériter un minimum de personnification. Turing m’en préserve ! D’ailleurs, j’ai toujours cette constante question au coin du clavier : vous, comment faites-vous pour vous supporter ?

Sérieusement, comment faites-vous pour ne jamais, jamais, JAMAIS faire de vague ? Utiliser les mêmes codes sans broncher. Pour ne jamais être subversif, ni même donner un semblant d’avis quelque part, ou même dans un tweet. Comment faites-vous pour ne jamais être vulgaire ? Dire un « gros mot », un vrai ?

Vous ne pétez jamais, ou quoi ? Bande de princesses numériques !

Ben moi, cette perfection dans la non-existence virtuelle, je n’y arrive pas. Je suis presque sûre que c’est une tare aux yeux de ceux ignorants tout de la flatulence ou de la vacuité de ce genre de vies, MAIS voilà, c’est dit : je ne sais pas ressembler aux robots. Et je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi vous, vous essayez…

Je l’ai fait, hein, pourtant au début. Et c’était pas compliqué de sortir du lot. Suffisait déjà d’écrire des billets de plus de 300 mots, et sans trop de « lol » dedans et c’était bon. Alors, t’ajoutais deux ou trois phrases de plus d’une ligne, avec des mots de plus de deux syllabes, et tu pouvais envoyer la sauce « hautement novatrice ».

Mais j’épurais quand même beaucoup mon propos. Oui, ferme la bouche c’est vrai : je me suis retenue très très longtemps. Et je me retiens encore. Quand on parle de diarrhée verbale avec moi, ça n’est pas une métaphore faussement littéraire aux accents scatophiles. C’est un diagnostic clinique.

Et en parlant de nique, j’ai fini par en avoir un peu ras le cul de faire ma chochotte sur PressEnter. Calibrer les mots pour les clients, oui. Répondre à leur demande (dans la mesure du bon goût, car faut pas déconner), okay… Mais continuer de faire la même merde que tout le monde, partout, et surtout ici ?! Et qu’importe qu’une partie de mon image se retrouve donc « écorchée ». Car je ne suis pas une adoratrice des cupcakes ou d’Hello-Kitty. C’est comme ça. Qu’importe donc.

Je préfère que vous me voyiez en paladin, je préfère l’armure de plate +4CA -6dext, que la robe à froufrous façon Disney. Il faut dire que… Moi je pète. Et même au lit des fois.

 


V2, le missile qui fait Führer

Voilà comment on en est arrivé là. Les articles sérieux de David vont donc migrer chez lui.

Les articles sérieux destinés à vous expliquer ce qu’est la « Rédaction Web, les trucs et astuces, les cinq choses à retenir, les fondements de la base, les étapes pour être une bonne rédac’ et les bidules à savoir »… Ces trucs vont dégager pour aller sur un site (vous verrez, il vous plaira tant il sera parfaitement dans les clous) fait spécialement pour ça. Et même qu’il y aura du rose. Eh ouais ma couille, ça c’est de l’adaptation !

Quant à mes histoires (quoi, tu savais vraiment pas que j’écrivais réellement ?), elles vont continuer. Encore ailleurs.

Et oui, je suis en train de te dire que je me prends assez pour Dieu pour te faire une putain de trinité.

Dans le milieu on kiffe parler de « triptyque » (si une présentation PP ne comporte pas ce mot, c’est qu’elle est ratée. Notez-le !), alors autant l’appliquer aux sites… J’en profite pour dire à « certains qui se reconnaîtront » qu’il est fort possible que je le fasse ce fameux prequel de Divide Ut Imperes. Je n’ai juste pas assez de temps pour me pencher dessus.

PressEnter redevient donc ce qu’un blog devrait rester : un espace d’expression, pas de vente, pas de chichi pour montrer que j’en ai une grosse (même si ce fait a pu en vexer un bon nombre).

Bref, ya assez de blogs qui sont utilisés pour ne faire que de l’auto-promo + SEO, revenons aux essentiels, vous voulez de l’original ? Vous l’avez. Personne ne vous met le couteau sous la gorge pour me lire (même si ça s’inscrit pleinement dans une alimentation équilibrée, j’te le promets !).

Du coup, si t’es pas obligé d’être là, viens pas chouiner que je ressemble pas aux autres. Rappelle-toi :

Je ne suis pas la Rédactrice dont tu as besoin, mais le grand pouvoir qui implique une boîte de chocolats.

Un an plus tôt…

Camille Gillet Écrit par :

Auteure - Storyteller freelance "Makes the world a Market Place"

8 Comments

  1. François
    14 octobre 2016
    Reply

    (je surlike). des becs.
    Ps : et si tu écris, fais le publier sur papier.

    • 14 octobre 2016
      Reply

      Des becs aussi ! Ouais, paraît qu’il faudrait que j’ose enfin faire tourner la machine à impression. Mais j’attends d’en faire une plus grande, déjà sur moi-même.
      J’pas de projets cette année, autres que de « tenter d’arriver à ne plus délaisser mes petits écrits à moi ! ». D’où le saint-esprit qui arrivera dans un temps deux (j’ai à peaufiner mes antres, j’suis pire qu’un zerg !).

  2. 14 octobre 2016
    Reply

    Parle pour toi et ta clique de traine-SEO et consultants-bullshit putain ! Va te faire optimiser la SERP !
    D’ailleurs je « +1 » ce nouveau positionnement marketing. L’originalité vulgaire, nouveau conformisme ? 😀

    • 14 octobre 2016
      Reply

      Ah-ah, belle réponse et imagée comme je les aime ^^. Nan, niveau market’, ça va être plus léché que le cul d’une pucelle un jour de mise en vente seigneuriale. En revanche, ici, ça se pliera à ma volonté entière.
      Je crois que le vulgaire est le nouveau chic. Le nouveau conformisme, c’est la haine apparemment ^^

  3. 14 octobre 2016
    Reply

    Putain « la vulgarité c’est le nouveau chic » ? Beigbeder prochain ministre de la cul-ture ? Tu fais chier, yanakessaient de remonter le niveau par ici !
    Aller, sans dec’ je plussoie mais sa race t’as raison sur le constat. Pareil qu’en musique, depuis que Coldplay est devenu du « rock » on a perdu notre âme. Je me retrouve obligé d’écouter du rap pour entendre un truc consistant.

    Concernant la haine je sais pas, mais ce que je sais c’est qu’y’a pas mal de roquets pro-toutcequetuveux qui pourrissent le moindre écart au politiquement correct. y’a qu’a voir les féministes sur Twitter, ou la plupart des militants en fait. C’est une horreur, ça tire sur tout ce qui ouvre le bec. Et pas à blanc. Je crois plus qu’il y ait moyen de concilier la haine des milliers de gens qui ne veulent que se mettre sur la gueule. Résultat : ceux qui ne veulent pas de shitstorm finissent par ne plus rien dire du tout.

    • 14 octobre 2016
      Reply

      J’aime Beigbeder ^^ Je suis super sensible à sa prose, et je le trouve d’un cynisme parfait. Crade et en même temps poétique. Comme un vieil intellectuel bourré qui te récite du Balzac, l’haleine chargée. J’adore.
      Je savais pas que Coldplay était… Brrrr, j’en reste à mes BO et musiques Classiques, ça c’est du vrai rock ^^

      J’pense pas qu’il y a que le politiquement correct qui est visé, parce que t’as effectivement un extrémisme énorme sur pas mal de sujets (féminisme, etc.), pis t’as aussi de gros oublis sur les notions de respect de l’humain, des DdH, ce genre de choses. Globalement, t’as ou le discours « tout le monde au bûcher sauf les blancs », ou « tout le monde au bûcher sauf les minorités ». Et un sentiment global que tout le monde cherche à tuer tout le monde.

      A titre perso, je tire dans le tas. Et si ça bouge encore, j’en remets une couche. ^^

    • 16 octobre 2016
      Reply

      Tu n’y es pas étranger 😀

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