Je rédige pour être payée, et j’écris pour être aimée

Ça n’était pas un mensonge de storytelling.

Lorsque j’ai dit, il y a un an, dans ma présentation, que j’aimais écrire, que c’était une passion, je ne mentais pas. J’vous faisais pas le coup de la Rédac’ qui cherche à justifier son choix de carrière. Mais, je dois reconnaître que produire du contenu comme on dit, a été un bon moyen pour moi de tricher.

Moi, qui n’osais pas avouer que je voulais surtout raconter des histoires…

Instinct de survie

Aimer se raconter des histoires

C’est parce que j’aimais trop aligner les mots, trop jouer avec. Parce que j’ai l’orgueil de vouloir le faire toute la journée, c’est parce que je m’imaginais un destin lyrique incroyable, sans avoir les épaules pour ce faire ; pour toutes ces raisons, la Rédaction Web m’est apparue comme était une alternative simple, facile à mettre en place, et pouvant étancher une certaine soif.

Et puis ça paie. Assez pour vivre. Assez pour se permettre de temps en temps d’écrire vraiment. Parce que je vous le dis, tout net, direct : je rédige pour être payée.

Point.

Nul dessein épique, nulle vocation particulière. Je ne me suis jamais réveillée un beau matin en me disant que j’allais vous aider à vendre.

Jamais.

C’est un métier qui sert mes intérêts. Il me passionne, car il l’est, mais il ne représente pas ma vie. Lorsque j’écris un billet – fût-il polémiste – je ne m’engage pas. Lorsque je vais dans un salon, je n’y suis pas. Et même lorsque je fais ma promo, je fais celle d’une profession, d’une professionnelle.

Mais ça s’arrête là. Comme pour les plus malins d’entre-vous, d’ailleurs.

La vocation du bouffon ou la tragédie de Monsieur Jourdain

Annonce Achronique

Les plus attentifs auront remarqué que j’aime faire rire, déclencher des émotions positives. J’aime bien troller aussi. Endosser des rôles. Un coup purement sympathique, un coup détestable. Raconter mon histoire comme on raconte celle d’un personnage, ce qui, sur Internet, revient tout à fait au même.

Mais j’ai cette espèce de vanité, presque aussi pathétique par moment que celle de ce petit bourgeois, et cela me donne souvent les ailes (ou la plume) nécessaires à la publication de mes écrits.

De mes écrits. Pas de mes rédactions.

Ajoutez à cette vanité le sens dramatique qui me caractérise, vieil héritage d’un passé de comédienne, et vous obtenez tout un billet personnel, véritable tranche de vie, destiné à vous annoncer tout à la fois une fierté, un orgueil, et une peur.

 

Projet secret N°1, nom de code : Autodafé

Maintenant que je suis dans la confession, je peux bien le dire : j’étais pas super chaude pour faire ce site. Parce que j’ai peur.

Peur d’écrire dans le vide, ce qui est pire encore que d’écrire et de cacher les mots, ou de ne les montrer qu’à ses proches. C’est l’angoisse de la critique. L’angoisse de la médiocrité. La trouille, la vraie.

 

Ce projet, ce n’est ni plus ni moins qu’un site entièrement consacré à mes écrits. Achronique est là pour recueillir nouvelles, micro-nouvelles, fanfiction, billets… Tout ce qui sort de la rédaction. Tout ce qui m’importe, tout ce que je désire partager.

Et tout ce qui me touche. Vraiment.

Donc, quand « on » m’a proposé de faire ça, j’avais surtout peur de perdre ce petit jardin, cette bulle de confort et hautement intime.

Parce que l’écriture, c’est comme la musique : les plus mélomanes entendent parfaitement la personnalité de l’artiste derrière, ce sont des chants qui racontent tous des histoires. Celles de personnages, mais aussi celles de ses auteurs.

Et c’est un vrai risque que de se mettre à nu comme ça.

J’ai mis presque un an pour me décider à lancer Achronique. Six mois à arriver à le lâcher en me disant « Aller, on y va, putain. Aller ! »

 

Ouais… Putain, aller. On y va !

 

Logo d'Achronique le site d'histoires de Camille Gillet (moi quoi)

 

Camille Gillet Écrit par :

Auteure - Storyteller freelance "Makes the world a Market Place"

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