Bouh les algorithmes ! Bouh Google Panda ! Bouh les bots numériques ! Vous êtes nuls, vous êtes tous nuls !! Vous puez des bits et vous êtes bêêêêêêêêêêtes. Que même que vous savez pas reconnaître un humain, ah ah ah !
Ouais. Les ordinateurs ne sont pas super futés. N’en déplaise aux admirateurs des deux bots qui font genre qu’ils ont créé une langue rien à qu’eux (si ça se trouve, c’était juste pour dire « caca-prout » et ça les faisait marrer), mais les ordinateurs, les intelligences artificielles, toutes ces supers calculatrices ne sont pas des flèches. Et ce ne sont pas les potos du webos qui vont dire le contraire.
On le sait, l’IA, c’est pas ça, c’est comme ça.
Bon, et l’humain alors ? Il est mieux ? Plus percutant ? Plus attentif ? Bah nan, pas du tout même. L’humain, on l’aime bien, mais il va arrêter de ramener sa fraise sur le fait que les robots ne sont pas assez capables de l’imiter… Parce qu’en l’état, si, et c’est pas une fierté !
Écrire du contenu pour l’utilisateur
J’vous mets direct les pieds dans le plat : Il n’est pas rare, et je suis même la première à le faire, qu’on entende :
« Ouiiiiiii, les contenus sur le Web doivent plaire au lecteur… Le lecteur méééééérite qu’on s’intéresse à lui, et qu’on le chouchoute ! Stop la dictature des mots et optimisations, de toute façon, Google est con, vive le lecteur, vive le sens, et vive la France ! »
Ouais, ben non. Amis lecteurs, tu sais que j’te prends pour moins con que tu ne l’es (tu me lis, c’est un signe de qualité, non ?), mais quand même, t’es pas bien malin dans ta majorité. Disons que soit tu me fais beaucoup trop confiance, soit ça fait un an que tu sais pas trop pourquoi tu me lis en fait :
Cet article, publié jeudi 3 novembre dernier, a eu plus de succès que prévu. Enfin, oui, et non. Je l’ai calibré de façon à ce qu’il ait ces retours. Pour être franche, j’ai mis 30 minutes à le faire. Le plus long a été la création des images de façon à ce qu’il soit esthétiquement dans les clous.
J’vous ai fait le contenu de base qu’on peut voir partout. Et bizarrement ça n’a choqué personne de voir une merde pareille sur PressEnter. Ce dernier point me vexe, mais j’vais passer outre. Le contenu de base, c’est quoi ?
- 1 chapô
- 2 ou 3 paragraphes (parfois 4)
- 1 image d’en-tête
- 1 à 2 images d’illustration interne
- 1 à 2 citations
- 2-3 ancres si besoin
- Des mots en gras
- Un texte entre 350 et 700 mots
Ça, c’est pour la recette de base. Il faut ajouter la suite obligatoire : faire des sous-titres qui se suffisent à eux-mêmes, et faire en sorte qu’on puisse lire le texte en diagonale du zigzag…
Vous ne lisez pas ce que j’écris
Le dernier article où je vous explique comment faire un super article, ce billet qui a été plus salué qu’il ne le méritait, n’a été réellement lu que par une poignée d’attentifs. Une petite poignée. Ce qui fait que la majorité d’entre-vous n’a pas vu (entre autres exemples) :
Autant vous dire également que la citation de Steve Jobs n’est pas vraie. Elle est entièrement fabriquée, et que non… NON. Dali ne recommandait pas de s’amuser avec les optimisations SEO…
Vous avez donc « lu », partagé, recommandé parfois, un article qui ne voulait rien dire en fait. Qui était totalement vide d’intérêt. Je vous ai répété les mêmes conneries qu’on peut lire partout, en vous le mettant en forme de façon « classique », et parce que c’est moi. Parce que c’est votre copain ou votre guru qui l’a partagé… Vous avez « liké » sans vérifier.
Alors… Je suis première sur « rédiger contenu 2017 » (navprivée, oui, merci…), c’est facile. Ya personne, et Google est con. Je lui ai dit de kiffer sa mémé, et il kiffe. Mais si j’y arrive avec un bot, j’devrais pas y arriver avec vous… À moins que…
Problème de fosse septique
Et croyez-moi : sceptique, je le suis ! (Note : c’est pas le même mot. J’te le dis, lecteur, parce que tu m’as démontré que t’étais pas super attentif, hein…)
On a un souci d’engorgement dans notre « tout-à-l’égo » du Web. On dit beaucoup, beaucoup trop de merde, et on la fait circuler surtout. On dirait qu’on a pris l’habitude de lire des billets de blogs comme on peut mater un magazine à sensations dans les chiottes un jour de colique.
Nos métiers du Web nous demandent effectivement de faire de la pub et de produire du contenu pour plaire aux bots… Et je vous l’ai montré : aux humains aussi. Soyons franche : je l’ai fait, et je m’apprête à le refaire sur un site.
Donc écrire de la merde, et faire en sorte que vous aimiez ça, c’est mon métier.
C’est mon métier, et c’est le vôtre de partager. On va tous partager les mêmes merdes. T’as un « bigboss » d’un milieu qui partage une photo de chat qui vomit… On va faire pareil ! Parce que si le chef le fait, c’est que c’est à faire. L’influence, ça n’est pas seulement avoir une grosse TL. C’est être capable de vous faire liker n’importe quoi. D’ailleurs, j’ai toujours pas 600 abonnés… hé hé hé.
On a un engorgement énorme d’étrons en circulation, et ça ne gêne finalement personne. Même pas notre petit « bobo-des-algos » qui adorera écrire un papier sur la stupidité de ceux des autres (Heu… Attends !) …
Et donc ?
Et donc j’attire notre attention. Je dis « notre », parce que moi aussi je lis en diag les mecs… Moi aussi il m’arrive de partager parfois par simple sympathie. Mais oui ! Vous savez, j’ai beau me forcer à m’élever au-dessus de la fange (et c’est lié à mon orgueil, ne vous y trompez pas), j’aime bien me rouler dans la boue…
Mais du coup, je voulais attirer notre attention sur le fait qu’on s’endort un peu trop sur notre exigence du Web. On a tellement l’habitude de voir n’importe quoi circuler qu’on n’espère plus rien, n’attend plus rien. Ne voulons rien de plus.
Et j’sais pas vous… Mais moi, je trouve que je mérite mieux…
En tout cas, c’était très drôle de me voir citée dans des agrégateurs de contenus à la con, en mode « ouiiii, aujourd’hui, ma veille me fait dire que ce qui buzz »… Ah-Ah.
Buzzez donc ça !
Bah moi, j’avais remarqué (tu me crois ?). Mais je m’attendais pas à un article retour du genre, je me suis juste dit « Han ! Elle remplit ! ». C’est vrai, t’as raison, et on a tous déjà fait du remplissage pour ne pas faire flancher la cadence et disparaître des réseaux. On aura surement du ne pas.
Moi qui pond des articles de +4000 mots à l’occasion, ou en tous cas du trop lourd pour la lecture web, je l’ai constaté. Sur le bouquin que j’écris en ce moment (voir mon lien), j’ai commencé par publier des articles liés au sujet… très retweetés, très partagés, aucun commentaire. C’est trop long ! Je suis le premier à décrocher de ce genre d’articles. C’est en bonne partie pour ça que j’en fais un livre imprimé, il se vend peu mais ceux qui l’achètent le lisent réellement. C’est plus gratifiant et intéressant d’en parler avec eux après qu’une stat de partage en hausse.
Enfin, c’est le drame de la surproduction. Au moins 95% d’entre nous pourraient sans doute fermer leur gueule que ça ne ferait pas de mal. Quant à savoir si nous sommes dans les 5%….
Oui, je te crois ! Faut pas ?
Si si, après la refonte de PE, c’était impensable que je relaisse ça venir ici. Je déteste faire ça, et ça n’apporte rien. T’as trois pélos qui pensent que tu as une expertise sous prétexte que tu arrives plus ou moins à dire la même chose que les autres, le truc de neuneus quand même… Autant, j’veux bien le faire ailleurs sur un projet que je monte, là, ouais. Autant ici…
Tu le dis très bien. Très peu d’articles sont lus, on n’a jamais le temps, ou alors on le fait tous en diag. Quant à commenter, ça rallonge le passage sur le blog/site ; c’est globalement fastidieux et on n’a plus trop l’habitude de se poser. Alors qu’avec un livre, la mécanique est différente, clairement.
Je ne sais pas si c’est une question de surproduction, ou de « m’as-tu vu ». Dans nos professions, on doit répéter. Nos propres propos, mais également ceux des autres, et je pense que ça joue.
Après, si tu veux mon avis, j’suis pas dans les 5%, même si j’appartiens quand même au meilleur des 95% xD
C’est ce que l’on appelle le retour de manivelle. A trop produire, pour produire, nous en arrivons (même qu’on y est depuis des lustres) à ce que les uns et les autres ne lisent plus grand chose globalement.
On partage, on like, on parcours viteufé, et hop… Je lis de moins en moins de billets de blogs. Je fais ma veille, plus pour trouver des idées d’articles. Et souvent, quand je lis, j’ai un loooooooooooooooooooooooooong soupir. #Bullshit.
Ca ferait chier les rédacteurs d’y mettre un peu de cœur, un peu de vécu, un peu d’humain ? Faut croire que oui. Et c’est bien dommage, parce que globalement, tout les trucs, astuces et autres filoutages sont plus ou moins connus.
Ce qui va faire la différence ? C’est l’odeur du billet, l’empreinte émotionnelle qu’il pourrait laisser en nous, ce goût si différent. Mais non, tout le monde, même le plus petit des petits se la joue « corporate », ni trop, ni trop peu, et surtout bien lisse.
Bilan des courses ? L’auteur se fait chier, le lecteur se fait chier, tout le monde se fait chier. Mais ça continue joyeusement, parce que c’est comme ça.
On est pas rendu ma bonne dame !
T’as tout dit, et tu le dis depuis longtemps en plus.
Et pire, ou « mieux », peut-être, car j’y vois ici un peu d’espoir, c’est que « les gens », ont davantage survolé le fameux texte bullshité-mouetté, que l’article qui le dénonce. J’ai donc le fol espoir que peut-être c’est par réflexe que les gens survolent, et qu’on peut arriver à en sortir en sortant des balises ?
Je sais pas encore, je vais continuer justement les tests à ce sujet.
Le problème n’est pas toujours le lecteur, ou le rédacteur. Les clients sont une plaie (pour parler perso) aussi. Ils veulent « de la merde ». C’est une croisade que je n’ai toujours pas accepté comme étant vaine, clairement, mais PUTAIN DE MERDE… ! Stop au contenu qui est là façon « placo », j’suis pas dans le bâtiment, quoi…
Et tu vois, sur ce lisse. Aujourd’hui encore, j’étais en déplacement, et j’ai vu que mon vocable oral peut surprendre, voire choquer. Mais à force de se lisser le cul des uns et des autres, à quel moment on pète un coup, au lieu de se la péter ; justement ?
Bref, on est bien du même avis ^^ Merci beaucoup pour ton passage et ton partage (pour celui-ci et l’autre justement), ça permet de proposer une autre façon pédagogique de « sniper ». Bah, on nous a dit de tester… !
[…] Et pour enfoncer le clou, lisez donc ce billet rédigé par Camille […]
A force de trop vouloir en faire, on oublie l’essence même d’un blog : c’est un journal qui fait ressortir notre personnalité. C’est d’ailleurs pour ça que je publie moins sur mon blog. Pondre du contenu long avec titres, intertitres, mots clés bien placés etc… Ca ne sert à rien si derrière t’as pas l’état d’esprit qui va avec et ça se voit !
Par contre quand t’es un peu motivé pour raconter quelque chose, tout de suite, ça se lit bien, les gens le partagent, le commentent.
Bref, en ce qui me concerne, je vois la différence. Pas mal au passage ton paragraphe avec le minou, le trou noir et tout le tralala 😀
Eh ouais, et ça fait pas de mal de rappeler que c’est bien de dire aussi quelque chose.
Dans « nos professions », on ne fait plus rien d’autre que de pérorer dans notre coin en espérant gagner le maximum de RT. Mais pour dire quoi au final ?
Hé hé, et c’était pas le seul de l’article d’origine ^^
Merci pour cet article
Mais de rien 😉