Et j’insiste sur l’utilisation du mot « digital ». Quand on regarde la définition bête du follower (que je ne répéterai pas ici car vous devez savoir), on a du mal à imaginer le rapport libidinal avec mon titre accrocheur. Putaclic ? Ouais, mais j’ai mes raisons quand même :
Ce billet sera donc l’électron-libre (et pas l’étron-libre) de mes prévisions de publications. Une réaction à ce commentaire, qui me fait dire qu’il faudrait remettre l’AppleStore au milieu du village. Promis, on va faire court, je sais bien que vous êtes crevés et feignasses au possible.
Le follower, le décimètre des « vrais »
Ouais. Si j’ai des followers, plein, des vrais de préférence, c’est que je suis un influent. Un Guru d’une secte en 140 caractères qui va brasser du RT, de la pensée linkée, et deux ou trois gifs en private joke. Le follower, c’est le suiveur, la preuve sociale. Les 500 signatures obtenues qui prouvent que je mérite d’être là (au passage, j’ai passé les 500, votez pour moi !), Bref, c’est le compteur qui fait dire aux autres que je suis IM.POR.TANT.
Et c’est même pas conscient comme addition. Si vous pensez tout de suite l’hypocrite phrase « ouaiiiis, c’pas la taille qui compte, gna gna gna », osez me dire qu’en matant un compte twitter, vous n’avez pas – plus ou moins – de respect pour la personne en fonction de la taille de ses bits ?
Bon, on est d’accord donc.
Du coup, aux néophytes, nous quand on fait une formation, on va leur dire tout un tas d’conneries au sujet des followers, de l’engagement, etc. Mais on va oublier assez régulièrement une donnée assez importante du follower. Un truc dont on ne parle jamais mais qui doit bien représenter un beau tiers du clic d’abonnement.
Ce n’est pas parce que je te suis, que je te taille la plume
Ayé, vous captez la raison de mon titre. Dans l’affirmation du gars en commentaire (que je ne vous ai pas contextualisé, je sais), on voit bien que ce mec en connait « un rayon sur les réseaux sociaux et les relations humaines, hé ! »
Contexte : Le Monde fait un article sur le dérapage de Christine B. (Par pitié, nous avons tenu à rendre son nom anonyme) à propos d’un certain ancien Président. Dedans, ils expliquent qu’elle « n’en est pas à son coup d’essai », puisque Madame B. est abonnée aux croyances diverses et farfelues. L’article conclu un truc du style « elle dit souvent de la merde, quoi ». Et le commentaire nous explique que « pourtant, elle a plein de gens qui la suivent ».
Nous voici donc au cœur de ma question : est-ce que suivre c’est liker/approuver/soutenir ?
Non. Pas toujours. Pas plus que de manger avec Tonton-Riton qui « renverrait bien tous ces bougnouls en bougnoulie », en fait. Et pourtant, vous êtes peut-être encore ami avec tonton sur Facebook ou autre. Donc évacuons ça tout de suite.
Pour répondre à ce Monsieur, il y a plusieurs raisons qui poussent à suivre un compte :
- Le boulot.
- La curiosité malsaine
- Le conformisme moutonnesque
- Les mauvais choix des premiers pas sur Twitter
- Le suivi sincère et intéressé
Dans cet ordre, je pense… Pour Christine B. Elle est suivie par de nombreuses maisons de rédaction, journalistes, etc. Et quand on voit le potentiel Buzz du compte, on comprend vite pourquoi. Ensuite, il y a bien des gens qui suivent juste pour se moquer. Il y a évidemment des membres de sa classe politique, mais aussi des opposants. Pourquoi ? Mais parce qu’il faut pouvoir s’insurger le premier, Dédé !
Note exaspérée : On est au 21ème siècle et faut encore expliquer les bases de la Communication et du « Noble jeu ». Qui n’a – petit avis personnel – jamais été aussi intense que depuis l’avènement des réseaux sociaux… C’est-à-dire qu’on joue tous une série de personnages, avec des archétypes répondant à différents besoins.
On suit, parce qu’il faut suivre, parfois… Parce que c’est notre patron, notre client, la voix du prophète… On suit, parce que c’est une sorte de carte d’identité virtuelle.
« Dis-moi qui tu suis, je te dirais qui tu… » Non, mais ta gueule
Et vite ! Car, si tu crois encore ça, c’est qu’t’as rien capté à mon message. Je te dis qu’on ne suit pas nécessairement les gens qu’on apprécie.
Si en plus on est assez doué en « Politique Numérique » (A savoir la diplomatie 2.0), on sait qu’il ne faut pas unfollow trop vite. Pas follow trop vite non plus, of course. On peut lister, on peut mute, ou demute… Mais on va faire assez attention à qui on suit, aux signaux qu’on envoie, quoi.
Si le nombre de followers semble important aux Noobs des RS, le type d’abonnements est beaucoup plus révélateur !
- Qui TU suis, me dira ce que tu veux me faire croire que tu es…
- Qui TE suis, me dira l’importance et la résonnance de ta personnalité virtuelle dans ces communautés.
Ouais, j’avais dit que je faisais court et accessible, et j’aborde ici la notion de manipulation d’audience en vue de créer une identité (personnelle, ou d’entreprise). On est mercredi, c’est la fin d’journée, je sais que j’ai déjà perdu Adeline et Kevin… Mais faites un effort :
Dans le monde virtuel, dans le monde du 0 et du 1, dans le monde de l’algorithme et de la data, tout est manipulable, à commencer par ce que l’on montre de soi.
Alors Madame B. a beaucoup de followers… Mais c’est seulement parce qu’elle est connue, c’est tout.
Tu parles de Madame Bettencourt c’est ça ? Avec Sarkozy ?
Je suis pas sûr de bien follower cette histoire…
Nan, j’parlais de Boutin et Chirac en fait ^^
Mais t’es pas un follower toi, je t’imagine mal la data aux lèvres !